Études newmaniennes n° 29 (2013)
Parler du rapport du « Newman oratorien » à la Bible revient à devoir parler de « Newman catholique » et de la Bible car, à l’exception de la période entre l’entrée dans la pleine communion de l’Église catholique (octobre 1845) et la fondation de l’Oratoire en Angleterre (février 1848), toute la vie catholique de Newman est « oratorienne ». Il convient donc de restreindre le propos à ce qui est proprement oratorien dans l’œuvre du bienheureux cardinal. Aux exhortations au chapitre de la Congrégation[1] de Birmingham et aux divers Écrits oratoriens édités par Placid Murray[2], il faut ajouter à ce premier ensemble les écrits sur saint Philippe et les prières que Newman a composées par dévotion envers le fondateur de l’Oratoire[3]. Ce second pan des écrits de Newman présente la figure de saint Philippe Néri, tandis que les exhortations proposent une traduction de la vocation philippine pour l’Angleterre victorienne. À travers cette somme d’écrits hétéroclites, Newman cherche à dire le concret de l’institut fondé par saint Philippe Néri dans la Rome du XVIe siècle, institut qui, selon le mot d’Antonio Talpa[4],
consiste principalement dans l’usage quotidien de la Parole de Dieu, en style simple, familier, efficace, bien différent du style des prédicateurs. Sans doute le Bienheureux Père a introduit, outre la Parole de Dieu, le fréquent recours aux sacrements et d’autres exercices spirituels : n’empêche qu’il a voulu que notre exercice distinctif et spécial, l’exercice par où nous différons des autres instituts, fût la Parole de Dieu, non la Parole de Dieu purement et simplement, mais la Parole de Dieu quotidienne et familière.[5]
Pour rendre perceptible cette place de l’Écriture, Newman n’élabore pas une présentation systématique de l’usage de l’Écriture dans la vie de l’Oratoire. Il contemple et donne à regarder à ses frères des exemples qui font entrer dans l’intelligence du projet de saint Philippe pour l’Oratoire qui est né de et pour l’écoute quotidienne de la Parole de Dieu. Dès lors Newman porte un regard sur les origines de l’Oratoire et sur le mode d’apostolat issu de la pratique de saint Philippe qu’il prend comme premier exemple de la vie oratorienne. Fondamentalement, Newman observe et enseigne que toute la vie oratorienne, pour répondre à sa vocation, doit être fondée sur la Parole de Dieu et doit être façonnée par l’Écriture, que ce soit dans les rapports mutuels ou dans des domaines plus matériels. Pour expliciter sa pensée, il se met à l’écoute des exhortations de saint Paul et de l’Écriture tout entière pour intégrer la vie oratorienne à son milieu natif.
L’exemple de saint Philippe
Les prières adressées à saint Philippe permettent d’entrer dans la dévotion de Newman à l’égard de celui qu’il nomme son « glorieux et saint patron ». Dans ces différents textes, les litanies de saint Philippe[6] dessinent un portrait spirituel du fondateur de l’Oratoire tel que Newman le contemple. Au-delà d’une simple esquisse biographique, ces litanies évoquent la personnalité de saint Philippe : « réceptacle du Saint Esprit », « conseiller des papes ». Newman manifeste son affection pour saint Philippe qu’il décrit comme un « saint attachant ». Saint Philippe est chanté comme une « fleur de pureté », un « cœur de feu », un « miroir de la vie divine », un « modèle d’humilité », il est « le plus doux des pères » dont l’exemple conduit ses fils.
Parmi tous ces vocables, nous trouvons : « qui verbum Dei quotidianum distribuisti », « qui distribuas quotidiennement la Parole de Dieu », et tout de suite après : « qui tot corda ad Deum allexisti », « qui fis tourner tant de cœurs vers Dieu ». À travers ces deux invocations, non seulement Newman évoque la figure de saint Philippe, mais il rend explicite son mode d’apostolat tout enraciné dans l’Écriture.
Saint Philippe Néri avait, en effet, une connaissance profonde des Écritures, fruit de sa lecture et de sa méditation. Dans son homélie sur « Le don de sympathie de saint Paul », Newman cite Giacomo Pietro Bacci[7] décrivant la façon de lire l’Écriture de saint Philippe :
afin d’en rendre la lecture fructueuse, il lisait lentement, en faisant des pauses. Lorsqu’il se sentait réchauffé par ce qu’il lisait, il cessait de lire, et s’arrêtait pour méditer sur le texte. Lorsque le sentiment s’affaiblissait, il reprenait sa lecture, et ainsi faisait-il avec un passage après l’autre.[8]
Plus qu’une simple description, ce passage permet à Newman de faire entrer son auditoire dans sa propre contemplation du saint romain, et nous pouvons nous demander dans quelle mesure cette évocation lui permet d’entrer lui-même dans cette lecture amoureuse de la Parole de Dieu. En effet, Newman demande à saint Philippe de lui obtenir la ferveur[9], car ce qui est simple disposition chez Philippe nécessite un labeur beaucoup plus important de Newman : « Ô mon cher et saint patron, Philippe, […] sollicite pour moi […] le don de l’entendement, pour que puissent être imprimées dans mon esprit les mystères de Sa Parole »[10].
De sa connaissance profonde de l’Écriture naît le mode d’apostolat propre à saint Philippe qui n’enseigne aucune doctrine particulière, n’impose aucune pratique spéciale, qui tout au plus suggère[11]. L’originalité de saint Philippe dans l’annonce de la Parole de Dieu tient dans le fait qu’il ne voulait pas être un théoricien de la Bible, mais un instrument pour que l’Écriture parle au cœur de ses contemporains. Dans ce but le mode d’action de saint Philippe n’est pas la prédication adressée à une multitude, mais une succession de rencontres personnelles. Louis Bouyer l’a parfaitement décrit :
Cet apostolat peu banal, qui tient tout à l’influence personnelle, qui commence comme une simple amitié et qui finit de même, mais dans l’entre-deux toute la vie d’une âme s’est communiquée à une autre, c’est déjà le caractère qui restera le plus constant des méthodes oratoriennes pour autant qu’il y en aura jamais.[12]
Car si l’on parle d’une méthode oratorienne, il faut placer au cœur de cet apostolat, par mode d’influence, la prière qui doit s’enraciner et s’éclairer par la méditation commune de la Parole de Dieu. C’est ainsi qu’est né l’exercice de l’oratorio, au départ simple réunion dans la chambre de saint Philippe[13], prenant vite une telle ampleur qu’il fut nécessaire de déménager dans les combles de l’église San Girolamo :
Ces rencontres, surtout au début, n’obéissaient à aucune règle, ce qui ne les empêchait pas d’avoir leur centre de gravité. Le cœur en était le « Livre » et on appelait ces conversations ragionamento sopra il Libro. Le « Livre » c’était avant tout la Sainte Écriture et surtout l’Évangile de Jean. Mais d’autres livres avaient aussi leur place …[14]
« Le Livre est le moyen du Saint Esprit, et cette forme de discours lui resta toujours chère »[15].
De cet exercice naîtra la Congrégation de l’Oratoire pour laquelle saint Philippe ne désirait rien de spécifique si ce n’est la centralité de la Parole de Dieu. Le père Manni[16], que Newman cite, disait que, pour saint Philippe,
l’écoute quotidienne de la Parole de Dieu compensait les jeûnes, les silences, les veilles, la psalmodie des moines, parce que l’écoute attentive de la Parole de Dieu est comme l’accomplissement de ces exercices.
Dès la première conférence qu’il donne le 17 janvier 1848, en effet, Newman s’en fait l’écho :
Maintenant la journée de saint Philippe contient dans ses éléments la vie quotidienne de la Congrégation future. Le matin : Messe et Confession, c’est-à-dire les Sacrements. À midi (dopo pranzo) : Prédication. Et le soir : Prière. Ces trois éléments : Prière, Prédication et Sacrements, il disait les préférer aux jeûnes, aux veilles, au silence et à la psalmodie. Et de ces trois il épinglait particulièrement la prédication et l’audition des sermons, peut-être comme étant moins habituels de son temps : Voluit consulere viris Congregationis suae, dit Manni, ut per quotidianum auditum verborum Dei, haberent quod jejuniis, vigillis, silentiis, psalmodiis contraponerent.[17]
En deux autres occasions[18], Newman cite ce passage d’Agostino Manni, mais à chaque fois dans le cadre d’une histoire de l’Oratoire et sans l’appliquer à la vie oratorienne qui se met en place dans la Congrégation de Birmingham. Car pour Newman, conformément à la volonté et à l’intuition de saint Philippe, la tâche des membres de la congrégation de l’Oratoire ne diffère pas de la tâche des prêtres « ordinaires » :
Nous devons être des prêtres ; et pour faire le travail de prêtres, nous avons la charge des fonctions spécifiques et normales des prêtres, comme ministre de la Parole et des Sacrements, de façon générale, au même titre que les autres prêtres.[19]
Newman cherchant à définir la perfection propre à la vocation oratorienne, n’évoque donc pas la centralité de la Parole de Dieu, pas plus qu’il ne donne un cadre à un usage de la Parole de Dieu dans les exercices de la Congrégation ou dans le quotidien de chaque membre. Ainsi la place qu’attribue Newman à la Parole de Dieu dans la formation de l’Oratoire en Angleterre est d’autant plus profonde qu’elle n’est pas regardée comme un exercice ou une activité, mais qu’elle inspire tout le quotidien de la vie oratorienne. Cette présence de l’Écriture, Newman la fait percevoir en rapprochant les figures de saint Paul et de saint Philippe Néri.
L’exemple de saint Paul
Dans l’oraison concluant le sixième jour de la neuvaine préparatoire à la fête de saint Philippe, Newman écrit :
Philippe, mon glorieux défenseur, qui suivis toujours les préceptes et l’exemple de l’Apôtre saint Paul en te réjouissant en tout temps et en toutes choses… .[20]
Si, dans cette prière, Newman souligne la caractéristique commune de la joie, une des intuitions qu’il développe dans ses exhortations à ses frères oratoriens et de mettre en lien saint Philippe et saint Paul. Pour Newman, il faut considérer que c’est « dans l’esprit de ce grand Apôtre pour les écrits inspirés duquel saint Philippe avait une dévotion si spéciale »[21] que se trouve une mise en perspective des appels de la vie oratorienne.
Cette exemplarité de saint Paul[22], Newman la souligne particulièrement pour amener ses frères à la compréhension délicate de l’obéissance dans l’Oratoire. En effet, à la différence des religieux, l’Oratorien ne professe pas les trois vœux de chasteté, de pauvreté et d’obéissance. Toutefois, l’Oratorien est appelé à une forme d’obéissance ; en effet,
l’auteur des Pregi[23] parle de l’Oratoire « qui, bien que n’étant pas un Ordre religieux, puisqu’il est sans aucune sorte de vœu », est cependant tout à fait selon le modèle d’un Ordre religieux. Et encore, pour la perfection, saint Philippe dit que ses sujets doivent « chercher chacun à imiter les religieux en perfection, bien qu’ils ne les imitent pas pour prononcer des vœux ».[24]
Une exhortation est emblématique de cette présence paulinienne dans l’esprit du « Newman oratorien » : la Conférence capitulaire du 30 juin 1848 prononcée en la Commémoraison de Saint Paul[25] :
Il serait bon de suivre le modèle de saint Philippe en pratiquant plus les Épîtres du Grand Apôtre, Mundi magister atque Doctor Gentium, selon l’Hymne que nous venons d’utiliser : Egregie Doctore Paule, mores instrue / Et nostra tecum pectora in caelum trahe, Velata dum meridiem cernat fides, / Et solis, instar, sola regnat charitas.[26]
Suivent plusieurs longues citations latines des épîtres pauliniennes[27] qui dessinent un modèle biblique de l’Oratorien tout à la fois homme de prière et de joie, cherchant l’édification de l’autre autant que son propre avancement dans le chemin de la grâce, fuyant la vanité et l’esprit de parti. Et Newman conclut cette énumération scripturaire en invitant à l’amour fraternel :
Ses exhortations sont peut-être plus que beaucoup d’autres calculées pour susciter en nous l’esprit d’amour fraternel, et nous pouvons les recevoir comme adressées à nous Oratoriens par saint Philippe.[28]
Ainsi, pour Newman, en se mettant à l’écoute de saint Paul l’Oratorien reçoit un enseignement de saint Philippe. Et Newman met particulièrement en lumière l’unité exigée par la vie oratorienne en citant la lettre aux Romains (12, 5) : « ainsi tout nombreux que nous sommes, nous ne formons qu’un seul corps dans le Christ, et nous sommes tous membres les uns des autres »[29]. Cette unité est profondément exigeante et difficile et Newman ne le cache nullement :
quand nous nous sommes donnés la première fois à saint Philippe à Rome, nous fûmes avertis que la seule difficulté de l’Oratoire était la vie en commun, communauté sans vœux.[30]
Pour répondre à cette exigence de cohésion dans la vie fraternelle, il est nécessaire de vivre l’obéissance selon un modèle à la fois paulinien et oratorien. Car cette obéissance doit se référer à une autorité qui est d’une nature particulière. L’Oratorien n’ayant pas fait vœu d’obéissance n’est pas tenu par son vœu. Aussi l’autorité qui s’exerce au sein de l’Oratoire n’est-elle pas celle d’un Père Abbé selon le modèle codifié par la Règle de saint Benoît, ni celle d’un Jésuite. Pour équilibrer ce rapport, Newman contemple à la fois saint Philippe montrant une profonde humilité[31], et l’Apôtre des Nations qui enseigne : « soyez soumis les uns aux autres dans la crainte du Christ » (Ep 5, 21). Cet enseignement se trouve réalisé dans la vie oratorienne comme l’atteste Newman dans une autre conférence :
un officier est sujet d’un autre en sorte que le premier Député, le Secrétaire, le Ministre, le Préfet des jeunes, et les autres, et même le Supérieur lui-même ont tous, quand les circonstances le demandent, à obéir au Préfet des Sermons, au Sacristain, au Portier, et au Cuisinier.[32]
Déjà l’auteur des Pregi s’appuyant sur l’hymne christologique de la lettre de saint Paul aux Philippiens[33] qui contemple l’obéissance du Fils unique, relevait que l’obéissance et toute la vie de l’Oratorien trouvent leur source dans un acquiescement personnel sans cesse renouvelé. « Il s’est offert car il l’a voulu », la formule s’applique tant au Christ, qu’à saint Paul qui s’est offert entièrement à la grâce du Christ, qu’à saint Philippe tout enflammé de l’Esprit Saint ; et au final cela doit devenir une réalité pour chaque oratorien. Cette mise en perspective est présente dès le noviciat oratorien de Newman et de ses compagnons comme en témoigne le texte rédigé lors du séjour à l’abbaye de Sainte-Croix de Jérusalem :
c’est probablement le sens de l’amour particulier de saint Philippe pour les Épîtres de saint Paul, car, s’il y a un aspect du christianisme que l’Apôtre souligne entre tous, c’est bien celui de l’obéissance volontaire à l’exemple du Christ.[34]
Si le Christ est le modèle des fils de saint Philippe, ceux-ci doivent le suivre jusqu’à offrir leur vie en sacrifice de louange, selon l’expression de Paul dans la lettre aux Ephésiens. Newman insiste donc sur cette exemplarité du Christ :
Voilà le modèle des fils de saint Philippe qui, pour imiter leur Sauveur, font ce qu’ils doivent faire au service de Dieu spontanément et de leur propre et libre volonté, et disent avec lui : Voluntarie sacrificabo tibi.[35]
Cette même citation du Psaume (53, 8 Vulg.) sera utilisée par Newman dans les remarques sur la vocation oratorienne qu’il rédige à Dublin en 1856. Il reprend les Pregi citant l’affirmation de Paul aux Philippiens, et développe le rapport organique entre l’obéissance et la liberté :
Je préférerais traiter la question de l’obéissance, qui est le conseil de perfection qui nous incombe, plus comme une question de conformité aimante à la volonté de la Congrégation, que de la considérer comme un devoir nécessairement rendu à la Règle et aux Supérieurs. Et en l’envisageant de cette façon plus haute, plus large et plus généreuse, elle a parfois été comparée à cette obéissance volontaire et aimante que le Fils Éternel a rendue à son Père en notre chair, quand il vint pour faire sa volonté. « Il s’est offert car il l’a voulu », dit l’auteur des Pregi ; « Il a souffert par zèle pour la gloire du Père et pour le salut des âmes » ; zelus domus tuæ comedit me[36]. Observez cet exemple des fils de saint Philippe, qui, selon le modèle du Rédempteur, font spontanément et de plein gré ce qu’ils font pour le service de Dieu dans la Congrégation, en sorte qu’ils peuvent dire : Voluntarie sacrificabo Tibi. Quelque part ailleurs le même auteur dit : « Nous obéissons alors que nous pourrions désobéir, l’obéissance étant libre ; voilà exactement l’éloge qu’adresse l’Ecclésiastique à ceux qui peuvent transgresser et ne le font pas, Qui potuit transgredi, et non est transgressus.[37]
Newman est conscient que l’obéissance est un équilibre délicat dans une communauté car si elle maintient la cohésion du corps, elle doit permettre à chacun d’exprimer ses charismes, mais jamais au détriment de l’unité.
Saint Paul nous exhorte à cultiver et à acquérir cet esprit unique, proprement chrétien, en diverses occasions, comme lorsqu’il parle de « notre réunion à tous dans l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme parfait, à la taille de la maturité du Christ » [Ep 4, 13]. Et quand il nous prie qu’au point où nous en sommes arrivés [cf. Ph 3, 16], nous ayons le même esprit et continuions dans la même règle ; et d’« être parfait dans le même esprit et le même jugement »[1 Co 1, 10], in eodem sensu, et in eadem sententia. À un autre moment il dit pourtant : « que chacun abonde dans son propre sens » ; unusquisque in suo sense abundet [Rm 14, 5]. S’il est vrai que l’esprit de l’Église est aussi véritablement unique que l’Église elle-même, cependant au sein de cette unité totale et très réelle, il y a une quantité d’unités distinctes, dont chacune est constituée séparément et comme une unité, par une signification ou un esprit qui leur est propre, comme le montre l’exemple des groupes de religieux.[38]
Puisque l’Oratorien soumet librement sa volonté dans l’obéissance quotidienne et mutuelle à l’égard de ses frères, il devient comme la propriété de ses frères, il leur appartient. C’est là encore un paradoxe de la vie oratorienne que souligne Newman : alors que saint Philippe s’est toujours formellement opposé à toute idée de vœu de pauvreté[39], voilà que par l’exercice de l’obéissance à la Congrégation, l’Oratorien ne s’appartient plus :
Notre propriété, quelle qu’elle soit, est à nous et il peut y avoir à son sujet, des devoirs extérieurs à la Congrégation. Mais nos personnes, si je puis ainsi m’exprimer, ne sont pas à nous : notre temps, notre pensée, nos troubles, nos capacités ne sont pas à nous. C’est donc une règle de la Congrégation qu’aucun Père ne peut refuser une charge qu’on lui confie. […] Quand il est devenu un Oratorien, il s’est donné, et est devenu la propriété des autres. Et de la même façon, autant que possible, il doit y avoir un esprit commun dans la Congrégation, chacun doit profiter des avantages des autres. […] Bien plus, nous devrions avoir une confiance simple les uns dans les autres.[40]
Cette confiance mutuelle est la première traduction de la spécificité de la vocation oratorienne. Car, observe Newman, si les membres de l’Oratoire « assument comme prêtres séculiers » les conseils évangéliques, « qui [sont] certainement une matière suffisante pour la perfection », ceci ne donne pas une description de la vocation oratorienne puisque tout cela « s’applique à n’importe quelle communauté sans vœu ». L’originalité de la vocation oratorienne doit donc être autre chose que tout ce qui est commun aux diverses communautés de prêtres. Cette caractéristique « indéniable » de la vocation oratorienne, qui se trouve là où « l’on s’y attend le moins », « est qu’elle est fondée sur l’affection humaine ; ou encore qu’elle est un attrait et (une vocation) en faveur d’un groupe déterminé de personnes ». Newman poursuit en prenant une fois de plus exemple sur l’apôtre Paul :
La carità à laquelle nous pensons, qui doit tenir lieu de vœux pour nous, n’est pas une pure grâce surnaturelle, sinon elle n’aurait pas pour objet un chrétien de préférence à un autre, mais une sorte d’amour mélangé ou à deux faces que saint Paul, par exemple, ressentait pour ses convertis ; il les aimait non simplement comme les fils régénérés de Dieu, mais comme ayant été associés d’une certaine façon à leur propre histoire. Ainsi la vocation de l’Oratoire n’a pas simplement pour objet l’institution de saint Philippe, mais une communauté bien précise.[41]
Car loin d’être un convict qui permettrait une vie plus commode en offrant le gîte et le couvert, l’appartenance à l’Oratoire doit traduire la donation libre et volontaire de soi-même à la Congrégation et à chacun des frères. Ce libre engagement de chaque jour, mu par une volonté ferme de rester dans sa Congrégation jusqu’à la fin de sa vie, aboutit à une amitié profonde :
Ayant le sentiment que nous aimons les autres et leur souhaitons du bien, nous devrions croire en retour qu’ils sont en toutes choses nos amis les meilleurs, les plus aimables et les plus fidèles.[42]
Newman souligne cette amitié profonde entre les membres de la Congrégation qui ne doivent pas être trop nombreux pour que chaque Père puisse avoir « une image de chacun des autres devant les yeux de l’esprit ». De la sorte, les membres d’une maison de l’Oratoire sont liés « les uns aux autres de façon plus intime » par « ce lien d’amour » « créé par l’intimité quotidienne ». Une telle proximité se traduit par la « connaissance du caractère individuel » de chacun et permet à tous de « ressentir l’influence d’un visage familier »[43]. Cette charité concrète et tangible doit se vivre comme le devoir de chaque Père, comme le vœu unique de l’Oratorien :
nous savons que saint Philippe fonda sa Congrégation sur la charité en en faisant la marque distinctive par laquelle ses enfants seraient différents des Réguliers, en sorte que ce que les Réguliers faisaient par observance pour la sainteté de leur vœu, l’Oratorien ait à le faire par amour. À la place des vœux devait se trouver l’amour.[44]
Pour donner l’exigence de cet amour vécu au sein de la Congrégation, Newman engage ses frères à prendre pleinement conscience de cet appel particulier où s’exprime le charisme de saint Philippe et par-là même de chaque oratorien, en se mettant une fois de plus à l’écoute de saint Paul :
Notre grand devoir, nous le savons, c’est la charité, c’est-à-dire : charité à l’égard de chacun des autres, un très parfait amour dans l’union des esprits et l’ouverture du cœur, qui, selon les mots de l’Apôtre : patiens est, benigna est, non agit perperam, non inflatur, non quaerit quae sua sunt, non irritatur, non cogitat malum.[45] Et cela particulièrement bien sûr dans le domaine de l’amour fraternel et d’une affection qui tend à être semblable à celle des liens du sang.[46]
Pour Newman, l’Oratoire est conduit « par l’esprit de liberté de saint Paul et va de l’avant dans sa tâche, avec la loi écrite dans le cœur, et non pas tant avec des préceptes extérieurs, mais avec la lumière et la foi au-dedans de lui »[47]. Cet esprit de liberté se vit dans l’obéissance mutuelle et dans le renouvellement quotidien du choix d’appartenir à l’Oratoire et donc à chacun de ses frères :
Tel était l’esprit des Oratoriens ; ils présentaient leurs corps hostiam viventem, sanctam, Deo placentem, rationabile obsequium vestrum[en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, en guise de culte spirituel (Rm 12, 1)]. Ils étaient remplis omni gaudio et pace in credendo, et abondants in spe et virtute Spiritus Sancti, pleni omni dilectione, repleti omni scientia.[48]
Voilà pourquoi, au lieu d’imposer des lois à ses disciples, l’objectif de saint Philippe était de les façonner autant que faire se pouvait en lois vivantes, ou, selon les mots de l’Écriture, d’écrire la loi dans leur cœur.[49]
L’exemple de l’Écriture
Cette imprégnation de l’Écriture, si elle doit se vivre intérieurement dans les cœurs, doit également se vivre extérieurement. Invité à vivre de la charité, l’Oratorien est appelé à la traduire en actes dans l’ensemble de son existence : dans sa prière et son apostolat, dans le service de ses frères et dans la solitude de ses travaux. Mais il est un lieu où la charité s’exprime jour après jour, car s’est là que se rassemble la Congrégation oratorienne ; ce lieu n’est pas l’église, mais le réfectoire.
Déjà la maison de l’Oratoire revêt pour l’Oratorien une dimension particulière. Elle est son « home », son « nid » selon l’expression tirée du livre de Job qu’on lisait à table le jour où Baronius[50] devenu cardinal était présent ; Job « après avoir raconté les innombrables bienfaits qu’il avait reçus de Dieu depuis sa jeunesse, ajoute ces mots : “Je disais, je mourrai dans mon nid, et j’aurai des jours aussi nombreux que le palmier” Dicebam in nidulo meo moriar, et sicut palma multiplicabo dies” (Jb 29, 18) »[51].
Au cœur de la maison de l’Oratoire, le réfectoire tient une place si importante que Newman lui consacre une conférence toute entière[52]. Plus que la pièce elle-même, c’est le rassemblement qu’elle permet que Newman évoque :
C’est le moment solennel de rencontre pour nous, jour après jour. Notre Règle ne nous rassemble à l’église qu’à de rares intervalles ; nous n’allons pas au chœur ; nous avons rarement une grand’messe, des vêpres ou d’autres célébrations ; nos propres messes individuelles, nos présences au confessionnal, nos instructions, tout notre travail, sont nécessairement personnels et isolés ou presque ; mais deux fois par jour, à côté de la rencontre de l’Oratoire prévue, notre Saint Père nous rassemble pour prendre part, chacun à sa place, à ce grand sacrement naturel, qui est reconnu par l’Économie Patriarcale, par la Loi Mosaïque et par l’Évangile. Il nous enseigne à renouveler en notre propre temps le festin d’Abraham en remerciement pour Isaac, la fête juive des Tabernacles et l’Agape Apostolique ou fête de la charité.
Tout dans l’organisation de ce repas pris en commun doit permettre de comprendre que ce « n’est pas un repas comme les autres », mais « une vraie Cène du Seigneur », où Dieu gratifie ses fils de la « nourriture céleste », les nourrissant « de ses propres mains ». Ils y reçoivent « de sa tendre providence, et de sa sollicitude toujours renouvelée, [le] pain quotidien pour lequel Il [leur] a appris à prier » :
Nous nous rassemblons, non pour alimenter la chair dans ses concupiscences, mais au titre de rachetés du Christ qui mangent et boivent devant Lui pour raffermir leur force avec Élie à Son exigeant service, comme ceux qui lui sont consacrés et haïssent toute impulsion de l’âme ou du corps qui serait incompatible avec ce haut état, comme ceux qui ne veulent rien lui soustraire, mais « soit qu’ils mangent soit qu’ils boivent, ou quoi qu’ils fassent, font tout pour la gloire de Dieu » (1 Co 10, 31).[53]
Tout au long de ce développement sur la table commune, Newman multiplie les évocations bibliques, rendant ainsi manifeste que le repas revêt une dimension particulière dans la journée de l’Oratorien. Mais plus encore, Newman montre la place particulière de la Parole de Dieu à l’Oratoire. Si un événement aussi banal que prendre un repas est entouré d’une abondance d’allusions bibliques, cela signifie que toute la vie de l’Oratorien doit s’abreuver de l’Écriture et y trouver un modèle intérieur.
Dans les entretiens avec Georges Daix, Louis Bouyer rendait cet hommage à Newman :
Newman a vu et défini avec sa lucidité géniale quelle tâche pourrait être celle de l’Oratoire dans le monde moderne, quelles adaptations y étaient nécessaires. Mais ce qui fait la valeur unique de sa pensée sur ce point, c’est qu’il s’est en même temps, plus heureusement que personne, employé à ressaisir la simplicité de l’idéal philippin qui demeure l’idéal oratorien primitif.[54]
Cet idéal primitif était le retour aux sources de la foi : l’Écriture et les Pères. Ce retour aux sources est celui qui a conduit Newman à la foi catholique dans une profonde continuité et cohérence. De façon plus étonnante, ce même retour aux sources de la foi a conduit Newman à saint Philippe et à l’Oratoire. Devenu fondateur et supérieur de l’Oratoire de saint Philippe Neri en Angleterre, Newman montre à ses frères de communauté que la vocation oratorienne est entièrement façonnée par l’Écriture. Si saint Paul pouvait écrire : « imitez-moi car mon modèle c’est le Christ », il est possible de dire de Newman qu’il a pris saint Philippe comme modèle pour conduire d’autres à suivre cet exemple et ce chemin de sainteté, et pour être conduit à la source de la Parole de Dieu. Réaliser vraiment la Parole de Dieu en lui, dans toute sa vie, telle doit être la vocation de l’Oratorien.
[1] Dans le langage de l’Oratoire de St Philippe Neri, chaque communauté s’appelle une « congrégation » car chacune est en principe autonome. [NDLR]
[2] J. H. Newman, Écrits Oratoriens (présentation P. Murray, traduction R.-F. Poswick), Paris, Lethielleux, 2010, 438 p.
[3] Pour une traduction française de ce second ensemble, voir J. H. Newman, Saint Philippe Neri (traduction, présentation et notes de K. Beaumont), Paris, Ad Solem, 2010, 250 p.
[4] Antonio Talpa (1536-1624) : né à San Severino dans les Marches, il entre dans la Congrégation de Rome en 1571. Il est envoyé fonder la Congrégation de Naples.
[5] Cité par L. Ponnelle et L. Bordet, Saint Philippe Neri et la société romaine de son temps, 1515-1595, Paris, Bloud & Gay, 1928, p. 273.
[6] On trouvera le texte latin et la traduction française dans J. H. Newman, Saint Philippe Neri (traduction, présentation et notes de K. Beaumont), p. 236-241.
[7] P. G. Bacci, Vita di san Filippo Neri Fiorentino Fondatore della Congregazione dell’Oratorio, Rome, 1622.
[8] J. H. Newman, Saint Philippe Neri, p. 178.
[9] Cette demande est souvent présente dans les prières de Newman. Il demande ainsi : « Ô Philippe, fais que nous ne soyons pas les enfants froids d’un Père aussi fervent. On te blâmera vivement si tu ne nous rends pas quelque peu pareils à toi-même » (J. H. Newman, Saint Philippe Neri, p. 247).
[10] J. H. Newman, Saint Philippe Neri, p. 245. Owen Chadwick a décrit le labeur de Newman : « il considère qu’à chaque jour suffit sa peine ; il remplit donc ses tâches, il prie, il médite, il étudie, il écrit, il enseigne, il examine à nouveau les Écritures où les vérités concernant Dieu se présentent dans un divin désordre, comme les arbres et les fleurs au jardin d’Éden » (O. Chadwick, John Henry Newman, trad. S. Dayras et Ch. d’Haussy, Paris, Le Cerf (coll. Histoire), 1989, p. 13).
[11] « Et voilà qu’au XVIe siècle, après des hérésies et des schismes innombrables, saint Philippe apparaît pour ramener tous ceux qui l’écouteraient aux temps des origines » (J. H. Newman, Écrits Oratoriens, p. 187).
[12] L. Bouyer, Un Socrate romain : saint Philippe Neri, Paris, Éd. S.O.S., 1979, p. 25.
[13] « Tel était à l’origine l’oratorio : des réunions de prêtres autour de saint Philippe Neri avec les jeunes laïcs qu’ils influençaient si l’on veut, et où l’on méditait ensemble, à la lumière immédiate de l’Église et de sa vie liturgique, la Parole de Dieu » (L. Bouyer, Le Métier de théologien, p. 43).
[14] P. Türks, Saint Philippe Néri ou le feu de la joie, trad. J. Feisthauer, Paris, Bayard/Centurion, 1995, p. 59.
[15] L. Ponnelle et L. Bordet, Saint Philippe Neri, p. 155. En 1588 les Pères de l’Oratoire de Naples écrivent à Rome que le 9 décembre le P. Tarugi a parlé « sur le livre » comme aux premiers temps de l’Oratoire ; à cette nouvelle saint Philippe fait répondre en soulignant « la joie du Père, des autres députés et prêtres, quand il sont appris que Votre Seigneurie a parlé là-bas “sur le livre”, suivant l’antique usage de l’Oratorio, quand on le faisait in spiritu et veritate et simplicitate cordis, et qu’on laissait le champ à l’Esprit-Saint pour qu’il infusât sa vertu dans la bouche de qui parlait ».
[16] Agostino Manni (1547-1618) : né à Canziano dans le duché d’Urbino, il entre dans la Congrégation de Rome en 1577.
[17] « Il voulut s’occuper des membres de sa Congrégation afin qu’ils aient, par l’audition quotidienne des paroles de Dieu, de quoi remplacer les jeûnes, les veilles, le silence et la psalmodie ». (J. H. Newman, Écrits Oratoriens, p. 151. C’est Newman qui souligne.)
[18] Dans les « Textes de Santa Croce » de 1847 et dans « Remarques sur la vocation oratorienne » de 1856, in Écrits Oratoriens, respectivement p. 367 et p. 305
[19] Ibid., p. 302.
[20] J. H. Newman, Saint Philippe Neri, p. 224.
[21] Écrits Oratoriens, p. 187.
[22] Dans les Écrits oratoriens, sur les quelques soixante-dix références scripturaires explicites la moitié est issue du corpus paulinien.
[23] Les Pregi della Congregazione dell’Oratorio di San Filippo Neri sont anonymes et ont été publiés à Venise en 1825.
[24] Écrits Oratoriens, p. 291.
[25] Écrits Oratoriens, p. 203-208.
[26] « Ô grand Docteur Paul, instruis-nous notre conduite / Et attire nos cœurs avec toi dans le ciel, / Quand la Foi ne voit même à midi que sous un voile, / Seule la charité règne comme le soleil » (Écrits Oratoriens, p. 205).
[27] Rm 12, 4-5.10-12.16 ; Rm 14, 7-8.14 ; Rm 15, 2 ; Ep 4, 5.25-26.31-32 ; Ep 5, 19-21 ; Ph 2, 2-5 ; Col 3, 13-15.
[28] Écrits Oratoriens, p. 208.
[29] Newman cite le texte latin et souligne : « singuli autem alter alterius membra ».
[30] Écrits Oratoriens, p. 208.
[31] Saint Philippe montra l’exemple de l’humilité dans bien des moments de sa vie et il aimait redire à ses fils : « soyez humbles, restez bas », au point que le P. Consolini avertissait : « Personne ne peut se dire fils de saint Philippe s’il n’est humble ».
[32] Écrits Oratoriens, p. 315.
[33] « Mais il s’anéantit lui-même, prenant condition d’esclave, et devenant semblable aux hommes. S’étant comporté comme un homme, il s’humilia plus encore, obéissant jusqu’à la mort, et à la mort sur une croix ! » (Ph 2, 7-8).
[34] Écrits Oratoriens, p. 372. C’est Newman qui souligne. Newman cite l’auteur des Pregi qui affirme : « Le Saint ne se contentait pas de n’importe quelle obéissance, mais il la voulait prompte, aveugle, intérieure et extérieure ; et il avait l’habitude de dire que pour être véritablement obéissant, il ne suffisait pas de faire la chose commandée, mais il fallait la faire sans explications ».
[35] Écrits Oratoriens, p. 373.
[36] « Le zèle de ta maison me dévore » : Ps 68, 10 Vulg. ; Jn 2, 17.
[37] « Qui pourrait transgresser et n’a pas transgressé » (Si 31, 10). Écrits Oratoriens, p. 310. C’est Newman qui souligne. Déjà dans les textes de la Santa Croce, Newman notait cette affirmation de l’auteur des Pregi : « notre obéissance est belle parce qu’elle n’est pas mue ou poussée par aucune crainte, mais seulement par l’amour que nous portons à Dieu, et parce que nous obéissons alors que nous pourrions désobéir, puisque nous sommes libres. C’est précisément ce qui est loué par l’Ecclésiastique en celui qui pouvait transgresser et ne l’a pas fait » ; cf. p. 373.
[38] Écrits Oratoriens, p. 341.
[39] Quelques-uns des premiers Oratoriens rédigèrent un Mémoire pour prouver qu’on ne doit rien posséder en propre dès qu’on appartient à une Congrégation. Philippe, en lisant ce Mémoire, effaça les paroles qui étaient contraires à sa pensée et écrivit en dessous : « Habeant, possideant, qu’ils aient, qu’ils possèdent ».
[40] Écrits Oratoriens, p. 205.
[41] Écrits Oratoriens, p. 278-279.
[42] Écrits Oratoriens, p. 205.
[43] Écrits Oratoriens, p. 279.
[44] Écrits Oratoriens, p. 203.
[45] « [la charité] est patiente, la charité est dévouée. La charité n’est pas envieuse, elle n’est pas infatuée ni hautaine … elle ne recherche pas son intérêt, elle ne s’emporte pas, elle ne tient pas compte du mal » (1 Co 13, 4-5).
[46] Écrits Oratoriens, p. 210.
[47] Écrits Oratoriens, p. 189.
[48] « de toute joie et de toute paix dans la foi, afin que, par la puissance de l’Esprit Saint, vous abondiez en espérance … pleins de bonté et remplis d’une parfaite connaissance » (Rm 15, 13-14).
[49] Écrits Oratoriens, p. 189.
[50] Cesare Baronius (1538-1607) : né à Sora, dans les Abruzzes, il vient à Rome en 1557 où il fait la rencontre de saint Philippe. Il est ordonné prêtre en 1564. Saint Philippe le choisit comme successeur en 1593. Créé cardinal en 1596, il obtint de pouvoir revenir vivre dans la communauté de la Vallicella en 1606. Benoît XV l’a proclamé vénérable en 1745.
[51] Écrits Oratoriens, p. 180. L’anecdote revient plusieurs fois sous la plume de Newman, cf. p. 304 et p. 366.
[52] Écrits Oratoriens, p. 265-267.
[53] Écrits Oratoriens, p. 266s.
[54] L. Bouyer, Le Métier de théologien, p. 47.